Interview de Stanislas Vogt, doyen des joueurs (réalisée le 23 juin 2012)
Stan, quand es-tu arrivé au club de Willerwald ?
Je ne saurais pas dire exactement, mais cela fait environ 20 ans que je suis à Willerwald.
Te sens-tu encore en forme pour apporter ton aide et ton expérience aux jeunes « apprentis » pour gravir quelques échelons, notamment la D1 qui devrait jouer les premiers rôles la saison prochaine ?
Oui bien sur, même si le physique ne suit pas forcément, comme l'an passé, je serais présent pour motiver les troupes et donner de ma personne en jouant derrière.
Quand as-tu commencé le débuté le tennis de table, avec qui et dans quel club ?
J'ai commencé seul à l'âge de 10 ans, lorsque mes parents habitaient Morhange. Mon père, qui travaillait aux HBL, m'a ramené un jour un cadeau de l'entreprise, une raquette. J'ai donc commencé à « taper la balle » contre le mur de mon immeuble, en me tracant un trait à la craie dessus. L'année suivante, mes parents m'ont envoyé dans une école privée dans le Nord de la France, où j'ai pu m'y mettre plus sérieusement par le biais de l'école en championnat UGSEL (Union Générale Sportive de l'Enseignement Libre, site internet : http://www.ugsel.org/index.php ), où j'ai été champion de France Benjamins par équipes et en doubles. Lorsque je suis revenu 4 ans plus tard, j'ai intégré l'équipe de Régionale de Farébersviller pendant une petite dizaine d'années, puis L'Hopital vers 25 ans, où j'ai participé à la montée en Régionale 1.
Quelle a été l'évolution de ton style de jeu au courant de ta « carrière » ?
Au début, pour moi, j'ai commencé à régler ma « visée » lorsque je jouais en bas de chez moi contre le mur. Puis mon jeu s'est orienté vers l'attaque, surtout la frappe du revers. A l'époque, le jeu en rotation n'était pas encore aussi développé qu'aujourd'hui. Lors de mon arrivée à L'Hôpital, mon jeu s'est un peu amélioré avec des variantes de topspin et revers claqué.
Quel a été ton meilleur classement ? En quelle année ?
J'ai atteint le classement 40 (1500 points aujourd'hui) vers l'age de 25-27 ans, à L'Hôpital.
Te souviens-tu d'une perf particulière ou d'un match particulier, que ce soit un bon ou un mauvais souvenir ?
Ca me fait remonter très loin en arrière … Je me souviens qu'à 12 ans, lorsque j'ai été champion de France en UGSEL par équipes, j'avais également atteint les demi-finales en individuel, et la défaite m'avait fait pleurer.
Coté victoire, lors d'un tournoi, j'ai battu un joueur qui s'appelait Christian Roesch, qui était à l'époque très connu dans le monde du ping, et dont le père, Charles Roesch a été par la suite l'entraineur de l'équipe nationale allemande championne du monde en doubles en 1989. J'étais un parfait inconnu dans ce tournoi et ce match est resté encré dans ma mémoire.
Pour ma part je me souviendrai toujours d'un match entre toi et Julien Maltry (de Sarreguemines, papa de Gilles) qui a duré plus d'une heure et que tu as remporté « à l'arrache » 11-9 dans la dernière manche … D'une manière générale, y'a-t-il un ou des adversaires contre le(s)quel(s) tu aimes, ou au contraire, n'aimes pas jouer ?
Aucun joueur en particulier, je m'engage dans chaque match de la même manière et avec la même combattivité. Aujourd'hui, tout va très vite dans le ping, le jeu s'est particulièrement accéléré, et la façon de jouer des jeunes de nos jours est trop rapide pour moi. C'est donc difficile, voir impossible de m'adapter. La condition physique n'aide pas, forcément.
Comment décrirais-tu l'ambiance et l'esprit qui règne à Willerwald ?
Je suis ici depuis maintenant 20 ans, cela devrait suffire comme explication :-)
J'ai un réel attachement à l'esprit familial qui règne à Willerwald. C'est le club où je suis resté le plus longtemps, c'est un signe.
Stan, nous avons également tous les deux fait partie du club de Woustviller lors de ses « glorieuses » années (à la fin des années 80), quel souvenir en as-tu gardé ?
Pour moi, c'était une période transitoire dans ma vie, après la dissolution du club de Loupershouse, où je vis toujours. Mais je n'y avais pas trouvé l'ambiance conviviale et familiale qui règne ici.
Avec ton expérience, penses-tu que le club peut avoir quelques ambitions (même si cela n'a jamais été la politique chez nous) ?
Oui, l'équipe 1 peut nourrir quelques ambitions, ils veulent remonter en R2 et s'y maintenir, ce qui a failli arriver cette saison, il ne manquait pas grand-chose. Mais les jeunes doivent encore progresser pour pousser tout le monde vers le haut. L'équipe de R4 a également quelque chose à jouer cette saison.
Te fixes-tu des limites au ping ?
Pas vraiment, je pratique la discipline depuis maintenant 57 ans, donc tant que le physique me suit, même si c'est difficile par moments, je continuerai.
Une question un peu hors-sujet maintenant … Depuis quelques années maintenant, tu vis en partie à St-Cyprien pour profiter du climat du Sud de la France. Comptes-tu t'y installer à plein temps un jour ?
Pas dans l'immédiat, car je suis très attaché à ma région. De plus, les mentalités dans le Sud sont très différentes, il va me falloir encore quelques années pour m'y adapter :-)
Après tant d'années passées derrière la table, n'as-tu jamais éprouvé de lassitude ?
Non, jamais. Le fait de côtoyer des jeunes, de voir tout ce monde évoluer, cela me fait plaisir de voir la relève.
D'une manière générale, trouves-tu que le ping a évolué depuis tes débuts ? Si oui, dans quel sens ?
Oui, bien sur, énormément. Tout va plus vite, les services sont bien plus travaillés et difficiles à remettre. L'encadrement a également évolué, partout.
Crois-tu en l'avenir de ce club ?
Non seulement j'y crois, mais je n'ai aucun doute ! Nos dirigeants, en l'occurrence Philippe et Alphonse sont encore assez jeunes pour veiller à la pérennité du club. Mais il est clair que ceux qui suivent sont parfaitement en mesure de prendre la relève lorsque le moment sera venu.
Merci beaucoup Stan pour cet entretien, que je voulais réaliser depuis longtemps !!